Jack Lang s'y voit

Jan | dimanche 3 juillet 2005 | Jack Lang | #5 | rss

Près de deux ans avant l’échéance, Jack Lang se positionne en candidat à la candidature à la Présidentielle de 2007. Après les luttes fratricides - opposant les tenants du "oui" et ceux du "non" - qui ont animé les socialistes pendant la campagne du referendum sur la constitution européenne, les grandes manœuvres ont commencé au PS en vue du congrès de fin d’année.

Jack Lang, sans doute dopé par les sondages qui le désignent comme le candidat socialiste le mieux placé, est donc le premier à se dévoiler. Jack s’y voit. Et pourtant…

Atouts et points faibles

Si son action au ministère de la Culture a incontestablement marqué son époque, elle ne suffit pas à faire de Jack Lang un présidentiable aux yeux de beaucoup de français. Difficile en effet de penser que les électeurs se détermineront sur la Culture, quand leurs préoccupations du moment s’appellent chomage et délocalisations.

Difficile aussi de voir dans la défense du mariage homosexuel, cheval de bataille de Jack Lang ces derniers jours, un point déterminant pour la Présidentielle. La position est courageuse, mais le thème n’est guère porteur.

Qu’il le veuille ou non Jack Lang traine une étiquette "gauche caviar" qui ne séduit guère plus la "France d’en bas" qu’un récent Premier Ministre qui prétendait pourtant la comprendre. Il a sans doute le profil du candidat idéal pour chasser sur les terres de Bayrou, pas forcément pour rassembler l’électorat de gauche et gagner l’élection.

D’autant que ses collègues socialistes sont nombreux à être dans les starting-blocks pour l’élection. François Hollande, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Arnaud Montebourg, Bertrand Delanoë, peut-être même Ségolène Royal et Henri Emmanuelli, sans oublier Lionel Jospin s’imaginent sans doute eux aussi dans la peau du futur candidat socialiste.

Les socialistes sont visiblement plus focalisés sur leurs rivalités internes que sur la mise en place d’une démarche cohérente de reconquête du pouvoir. L’impopularité du gouvernement de droite et le rejet de sa politique libérale auraient pu sembler les conditions idéales pour leur permettre de mobiliser l’ensemble de la gauche dans des luttes communes. Ils n’y ont pas réussi, faute d’avoir essayé.

Alors Jack Lang Président de la République en 2007? Pourquoi pas, mais la route est longue.