Mondialisation, délocalisations et emploi
Celui qui | vendredi 23 septembre 2005 | Celui qui... | #18 | rss
Alors que le groupe informatique américain Hewlett-Packard annonce un plan social qui prévoit 6.000 suppressions d'emplois en Europe, dont 1.240 en France d'ici à 2008, soit un quart des effectifs de l'entreprise dans l'hexagone, Dominique de Villepin joue les vierges effarouchées.
Dans une interview aux Echos, Le Premier ministre estime qu'il "serait normal que HP rembourse les aides publiques spécifiques dont elle a pu bénéficier" pour son développement en France. "Chacun a un devoir vis-à-vis de la collectivité: ceux qui reçoivent des aides publiques doivent respecter les obligations qui les accompagnent", a-t'il déclaré.
De quelles obligations le Premier ministre parle-t'il? Les gouvernements successifs qui ont accordé des aides au géant informatique US l'ont-ils fait en contrepartie d'une quelconque garantie en terme d'emploi? Evidemment non!
"Chacun son devoir", comme le dit M. de Villepin. Dans la logique du libéralisme économique soutenue par le Premier ministre, le seul "devoir" de HP s'appelle "profit" (rebaptisé EBIT en termes politiquement corrects). L'ignorer c'est de l'incompétence, feindre de l'ignorer c'est du cynisme.
Si l'on parle de devoir de protection sociale ou de maintien d'emplois, il ne faut évidemment pas compter sur les groupes multinationaux. Ce devoir incombe aux gouvernements, qui ne devraient pas s'étonner de voir une entreprise ne pas respecter un engagement... qu'on ne lui a pas demandé de prendre.
Mondialisation, délocalisations, emploi, voilà des sujets sur lesquels les candidats à la Présidentielle auront l'occasion de montrer leur courage politique. Celui qui proposera de vrais contrepoids à la toute puissance de l'Economie de Marché aura ma voix.
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