Ségolène Royal, minorité opprimée
Jan | lundi 26 septembre 2005 | A gauche | #20 | rss
"Tout se passe comme si on avait le droit d'être prêt, mais pas le droit d'être prête". Cette déclaration de Ségolène Royal fait suite aux réactions suscitées au sein de son propre camp par l'annonce de sa possible candidature à la Présidentielle.
Les machos sont lachés
Il est vrai que certains ont perdu une bonne occasion de se taire. Jean-Luc Mélenchon et Laurent Fabius par exemple. Le premier, en déclarant que "la présidence de la République n'était pas un concours de beauté", et le second, en se demandant "Qui va garder les enfants?", se sont en effet "eux-mêmes déconsidérés par ces propos", comme l'a souligné Mme Royal sur France 2. On n’ose même pas imaginer ce qu’ils auraient pû dire si elle avait été "en plus" homosexuelle ou arabe.
Si leurs petites phrases machistes ne collent effectivement pas aux valeurs que prétend incarner le PS, il n'en demeure pas moins que la candidature de Ségolène Royal a un côté... ridicule.
La charrue avant les boeux
Certes pas plus ridicule que les nombreuses autres candidatures socialistes (Dominique Strauss-Khan, Laurent Fabius, Jack Lang, Martine Aubry), mais ridicule quand même.
Pas plus que ses collègues socialistes, Ségolène Royal n'est porteuse d'un projet original pour la France. Difficile dans ces conditions de voir dans sa candidature autre chose qu'un coup médiatique ou l'aveu d'une ambition personnelle.
Les socialistes, sans doute trop focalisés sur leurs querelles internes, n'ont décidément pas compris que faire acte de candidature ne suffisait pas à se poser en alternative crédible.
Alors quand Ségolène Royal vient jouer les minorités opprimées, on ne peut que lui conseiller de commencer par travailler sur un projet. Et sa condition de femme n'a rien à voir là dedans.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.