PS, la synthèse pour quoi faire ?
Jan | vendredi 25 novembre 2005 | A gauche | #45 | rss
La synthèse a été obtenue entre les différentes motions socialistes au congrès du Mans. Un résultat presque inespéré pour François Hollande, qui vient d'être réélu au poste de premier secrétaire, pour un 4ème et dernier mandat. Reste maintenant à voir ce qu'il sera en mesure de faire de cette victoire.
Après la synthèse du Mans, les socialistes vont pouvoir se focaliser sur l'objectif de la reconquête du pouvoir en 2007. Mais au PS, la voie qui mène à la présidentielle de 2007 est loin de ressembler à un long fleuve tranquille.
Une union d'apparence
Il serait illusoire de croire que la synthèse a résolu tous les problèmes. La campagne pour le referendum sur la constitution européenne, la préparation du congrès du Mans, et même l'annonce du résultat de votes pour les motions ont été marquées par des déchirements fratricides entre socialistes sur fond de rivalités personnelles. Ces querelles laisseront des séquelles.
Si Fabius n'a pas hésité à renier la plupart de ses prétendues convictions au Mans, personne, au PS, n'est dupe. Cette attitude n'a été dictée que par sa volonté de rester dans la course à l'investiture socialiste en 2007, pas par un quelconque sens de l'intérêt général.
Le ralliement du NPS n'a lui été obtenu qu'au prix d'une longue négociation, et ne doit pas faire oublier qu'Arnaud Montebourg, un de ses principaux leaders, n'a pas voté la synthèse.
Une base bien faible
Pour être prêt en 2007, le PS va devoir commencer par définir un projet. On s'amusera au passage de voir avec quel soin la direction du PS, experte en maniement de la langue de bois, évite d'utiliser le mot "programme", sans doute trop connoté "engagement".
En théorie, la synthèse serait une base logique pour définir le projet socialiste. Mais sur la question sociale, les institutions, ou l'Europe, thème on ne peut plus sensible au PS, le texte de la synthèse s'avère particulièrement minimaliste. Il faudra donc aller plus loin pour arriver à un projet "lisible" pour 2007.
S'il veut avoir une chance, le candidat socialiste devra répondre à la question: "Gagner pour quoi faire?". Il devra s'engager sur des mesures concrètes, et ne pas laisser à Nicolas Sarkozy le soin d'incarner la rupture avec la politique de gouvernement Villepin.
Corollaire à cet engagement, le PS devra dire et surtout montrer avec qui il veut gagner. Les 20% qu'il représente dans l'électorat ne suffiront pas. Il devra rassembler, et au passage choisir entre un rassemblement à gauche ou au centre. Il n'en va pas seulement de sa victoire, mais aussi de sa présence au second tour.
Querelles de personnes
Outre ces épreuves, pas insurmontables, les principaux obstacles à la victoire de la gauche en 2007 semblent bien être les rivalités entre ses leaders et la surabondance d'ambitions personnelles qui existent au PS.
Avant même la définition d'un projet, les candidats à la candidature sont légion: Jack Lang, Martine Aubry, Ségolène Royal, Lionel Jospin, François Hollande, sans oublier bien sûr DSK et Fabius qui ne sont d'accord que sur une chose: anticiper la date de désignation du candidat PS que François Hollande veut maintenir en novembre 2006.
Les semaines qui viennent s'annoncent agitées au parti socialiste.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.