Lionel Jospin candidat à la candidature
Jan | jeudi 29 juin 2006 | A gauche | #72 | rss
Pour la première fois, Lionel Jospin envisage ouvertement l'éventualité de sa candidature à la Présidentielle de 2007.
On sentait qu'il en mourait d'envie, mais il s'en défendait. Depuis l'annonce de son "retrait définitif" de la vie politique en plein naufrage électoral le 21 avril 2002, Lionel Jospin se refusait à envisager publiquement sa candidature à l'élection présidentielle de 2007.
Retenez-moi ou je fais un malheur !
Sondage
Jospin le retour? Votez...Interrogé hier soir sur TF1, l'ex-Premier ministre a enfin révélé son secret de Polichinelle: il envisage bien de briguer l'investiture socialiste. Même si son amour propre aimerait que ce soit le PS qui fasse appel à lui, on sent bien que ses intentions son claires derrière ses déclarations un rien "langue de bois":
"S'il apparaissait que je suis le mieux placé pour rassembler les socialistes, pour rassembler la gauche, pour rassembler le pays, pour assumer la charge de l'Etat, exercer la fonction présidentielle dans la situation difficile de la France d'aujourd'hui, et pour proposer aux Français des orientations pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes, alors je me poserais la question".
Ce n'est sans doute pas un hasard si cet acte de candidature intervient au moment où Ségolène Royal semble incontournable au PS, et, paradoxalement, au lendemain d'un sondage qui révèle que 65% des français ne sont pas séduits par le projet du PS qu'ils jugent peu différent de celui de la droite. Lionel Jospin a sans doute jugé qu'il devait se positionner avant qu'il ne soit trop tard.
Abondance de biens...
Quoi qu'il en soit, le premier effet de cette annonce aura été de diviser un peu plus le parti socialiste. Si les amis de Lionel Jospin s'en réjouissent, les nombreux autres candidats à la candidature PS sont moins enthousiastes, sans toutefois oser s'y opposer ouvertement.
François Hollande se retrouve une nouvelle fois dans l'embarras. Face à une surabondance de candidats potentiels et d'ambitions personnelles, son choix s'annonce difficile.
Perdu d'avance ?
Même si Lionel Jospin peut jouer le rôle de l'homme providentiel du PS en 2007, le plus difficile reste à faire: rassembler la gauche au delà du PS dès le premier tour pour assurer sa présence au second. Ni le projet socialiste, ni les propositions droitières de Ségolène Royal, ni le cuisant échec de Jospin sur ce terrain en 2002 ne permettent de penser qu'il est en mesure d'y parvenir.
Il s'agit bien là du principal défi que devront relever les socialistes en 2007. On voit mal, aujourd'hui, comment ils pourraient y arriver.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.